Boeing n’arrête pas d’avoir des secousses. Secoué par l’impact de la pandémie, le géant de l’aéronautique enchaîne les accidents qui remettent en cause la sécurité de ses avions. Ces différents incidents ternissent encore davantage sa réputation d’entreprise, après deux épisodes mortels enregistrés ces dernières années. Les plus récents ont été samedi dernier : la chute de parties du fuselage d’un vol commercial à Denver (USA) et la perte des aubes de turbine d’un cargo à Maastricht (Pays-Bas), après des pannes motrices individuelles.
Un nouveau coup dur pour la société
Les incidents, de cause inconnue, sont un autre revers pour une entreprise qui souffre de l’effondrement des opérations en raison de la pandémie et de la grave crise de réputation qui a suivi deux accidents mortels en 2018 et 2019, en Indonésie et en Éthiopie. Jusqu’aux accidents de samedi, de part et d’autre de l’Atlantique, Boeing avait à peine réussi à profiter de quelques mois de normalité après avoir reçu, fin novembre, l’autorisation de reprendre les vols de son modèle 737 MAX, qui était au sol depuis près de deux ans. à la suite des épisodes mortels, avec 346 morts. Les actions de Boeing ont chuté de près de 4 % à l’ouverture des négociations à Wall Street lundi, se stabilisant plus tard. Raytheon Technologies Corporation, qui possède les moteurs Pratt & Whitney, a également chuté d’environ 2 % au cours des premières étapes de négociation en bourse.
Une nouvelle interdiction de vol dans certains pays
Les 128 Boeing 777, équipés du modèle de moteur impliqué dans le crash de l’avion qui a décollé du Colorado, le P&W 4000-112, ont été immobilisés au sol, a confirmé lundi un porte-parole de la société, suite à la « recommandation » de suspension vols adoptés la veille. Les autorités japonaises ont déjà ordonné des inspections plus approfondies. Le type PW4000 est utilisé uniquement sur les B777, bien que la plupart des appareils de cette série soient équipés de moteurs GE Aviation. Le Royaume-Uni a également annoncé une interdiction temporaire d’entrer dans son espace aérien à partir du modèle accidenté à Denver, tandis que l’Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) a demandé plus d’informations sur ces moteurs, mais a exclu la possibilité que les deux incidents soient liés.